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BELLAGIO 1 10-92
Hôtel Florence, Bellagio
L. GRAMATICA & FILS, Proprs
Monsieur Gust Vermeylen
81 rue Pachéco
à
Bruxelles
Belgio
BRUXELLES 1 3 OCTO 1892 8-M
 
HOTEL FLORENCE
L. GRAMATICA & FILS
BELLAGIO.
Mon cher Gust,
Je commence à t'écrire en chemise pendant qu'Alfred[1] dort encore, bien qu'il soit près de neuf heures du matin. De ma fenêtre je puis contempler le lac de Côme qui m'a l'air diablement agité. Le temps est très brumeux, très couvert & je crains bien que Köttlitz & De Raet qui doivent nous rejoindre aujourd'hui[2] n'aient pas une première impression bien favorable.
Les circonstances ont fait que j'ai tardé de jour en jour à t'écrire. J'espère que tu auras reçu la carte que j'ai écrite de Monte-Spluga. Depuis il me reste un fameux arriéré. Voici donc la suite & la fin de notre voyage à pied. Nous avons, comme je te le disais passé le col du Splügen, & de là sommes descendus sur Chiavenna: ce versant italien est surtout beau: il y a là une gorge profonde où de tous côtés bondissent des torrents: c'est un perpétuel bruit d'eau qui tombe & rejaillit sur les rochers, où qu'on regarde on voit écumer & s'éparpiller des eaux. L'une de ces cascades le Madesimo tombe de 200m. de hauteur. La route elle-même est fort curieuse, faite de terrasses superposées, de galeries, enroulée en un lacet compliqué.
Le paysage italien se différencie assez nettement du paysage suisse parce que les sapins des hauteurs suisses y sont totalement remplacés par des châtaignes. Puis les villages ici [2] sont bien différents des villages suisses: les maisons blanches, crèmes, roses, bleuâtres sont presque toujours ornées (?!) de peinturlurages: tantôt de simples motifs encadrant les fenêtres, tantôt de grandes fugues: du baptême de J[ésus Christ], du couronnement de la Vierge, des martyres d'un St quelconque, parfois des armes de ville. L'amour de ce peuple pour la polychromie se décèle aussi dans l'intérieur des chambres qui ne sont point tapissées, mais peintes de dessins aux tons crus, rouges, bleus, verts, violemment.
Les plafonds sont peints aussi, souvent de fleurs diversement encadrées, souvent de ciel nuageux où volitent de petits anges qui semblent soutenir la lampe: tout cela cru, à même la chaux, rugueux & s'écaillant vite. En dépit de du mauvais goût de tout cela, l'impression générale est bonne, très colorée, joyeuse. De même dans les vêtements: ces mouchoirs de coton que les femmes portent en coiffure ou autour du cou, de dominante rouge, le bleu des jupons, le violet & le mauve du corsage, & surtout les grands parapluies rouges, verts, bleus, parfois rayés, bicolores, si rarement noirs forment des combinaisons de couleur qui attirent, amusent & sont finalement dans leur ensemble harmonieux: car les figures sont colorées comme des étoffes, bronzées ou rouges, les traits bien marqués, les rides solides & profondes chez les vieux.
A Chiavenna nous trouvant passablement éreintés moi surtout & voulant arriver rapidement en Engadine, nous prenons une voiture jusqu'à la Maloïa (31 km. toujours en montant) dont coût 20 fr plus le pourboire! Il est presque 3 heures quand nous partons & à la tombée de la nuit nous sommes à Vicosoprano (19 km.). Mais passé ce village, autre anicroche, le cheval est éreinté & refuse absolument d'avancer: nous descendons de voiture pour l'alléger, Walravens pousse lui-même par derrière. Ce n'est qu'ainsi en marchant lentement, en attendant le bon plaisir du cheval, qu'à travers la nuit sombre nous arrivons à Casaccia[3] à 1 1/2 heure encore de la Maloja, avec la pente principale à escalader. Là nous abandonnons le cheval & la voiture & nous prenons le cocher pour nous conduire et porter les paquets. Le cocher, un brave garçon italien avec lequel Wal[ravens] s'explique tant bien que mal nous fait [3] monter pour raccourcir par un affreux sentier plein de pierres qui dégringolent sous nos pas, de racines qui nous font trébucher. Nous manquons même d'y rester car la lanterne qu'on nous avait prêtée à Casaccia s'éteint au dernier moment! Enfin nous arrivons & nous parvenons à nous faire ouvrir après bien des supplications à l'hôtel Longhin. Il est 10 heures du soir. (Tes frères[4] ont passé à cet hôtel cette année! nous avons vu leur nom sur le régistre des étrangers. Entre autres noms célèbres, celui de Sarton, également).
Le lendemain nous sommes récompensés de nos peines par un temps magnifique & par la vue du lac de Sils, le seul paysage de Suisse qui m'ait fait une impression décisive & enthousiasmante, sans rétioences. Ici plus rien du déclamatoire des paysages à rochers & à chûtes d'eau. La grande surface calme du lac encadrée de hautes montagnes aux cîmes blanches qui se reflètent en lui. Une incomparable lumière chaude & voluptueuse. Les eaux du lac sont bleues, mais elles varient à chaque endroit, à chaque instant: à peine damasquinées par le vent elles répètent exactement le profil des montagnes, mais en modifiant un peu la couleur, en y mêlant quelque chose de plus doux, de plus vague. Il y a de merveilleux recoins d'ombre & de silence, sous des sapins & des mélèzes, où les eaux dorment, d'un vert plus profond plus mystérieux que le vert des arbres qu'elles reflètent. Et puis en tout cela l'ineffable paix automnale, la solitude entière: plus d'étrangers, plus d'importuns, les hôtels clos, plus même une barque sur le lac. — Dehors le vent s'élève, des vagues se forment, se pressent, s'entrechoquent, se crêtent de petites écumes; elles sont vertes maintenant & dorées au revers par le soleil qui les frappe; à l'ombre elles sont d'un pur violet mordoré. Au loin, sous l'ombre des nuages qui courent[,] une grande bande d'indigo coupe le lac & tranche sur l'azur ambiant.
— Oh! mon cher ami! comme je me suis senti angoissé & triste devant un tel spectacle: car les beautés trop fortes nous accablent & nous ne savons les supporter. Alors j'ai regretté de ne pas être avec toi! comme nous nous serions étendus là à terre & comme nous aurions comtemplé, en extase!
Mais hélas! il a fallu marcher, aller au[,]delà & les paysages suivants sont loin d'atteindre un pareil effet. Nous [4] avons fait Silva-plana, St Maurice, Pontrésina. C'est étonnant l'abandon total de St Maurice surtout: la saison est finie: tous ces immenses hôtels clos; les rues, uniquement composées de marchands de photographies, de souvenirs de Suisse, de pâtisseries, de cafés déserts. On décrit une ville morte. Un mélancolique garçon en habit traverse une prairie.
Nous sommes restés 2 jours à Pontrésina ville essentiellement moderne, complètement éclaircie à l'électricité: hôtels de la dernière élégance, etc. Les massifs de montagnes, les glaciers très proches sont fort beaux. Nous avons été voir le glacier de Morteratsch & cela ne m'a enthousiasmé que médiocrement. Cette grande masse glacée grise & sale qui dégèle ignoblement.
Le 28 après-midi nous avons passé le col de la Bernina & nous avons logé à la Rosa. De là le lendemain matin à Madonna di Tirano (plus de 5 heures). Le chemin n'a plus rien d'intéressant pour nous. A Madonna di Tirano nous tombons en pleine foire. Nous voyons là au bord de la route une collection d'ineffables mendiants, d'improbables gueux dont les têtes figuraient très bien dans les Proverbes de Goya. Le marché est d'un rare coloris: des pétarades de couleurs, des éclats d'étoffes qui pendent du partout même des fenêtres de l'Albergo S[an] Michele où nous dînons. Une église dont les colonnes de marbre ont gagné le ton de vieil ivoire si réputé en Italie. A l'hôtel nous buvons les "grands crus" de la Valteline. Le Sassella & l'Inferno qui montent si bien à la tête d'Alfred qu'il fait d'insolites propositions aux petites servantes de l'hôtel, à l'une des moins qui a l'air frétillant & est munie d'une minime moustache noire tout à fait engageante. Elle résiste aux dangereuses propositions d'Alfred, elle résiste à demi au moins & je suis obligé d' entraîner le cher Wal[ravens] pour le réserver aux courtisanes & duchesses ou mieux pour qu'il ne retarde pas inutilement (en ce qui me concerne s'entend, oh! égoïsme!) notre voyage. Nous nous mettons en route & nous franchissons à pied en 4 1/2 h, les 5 lieues qui nous séparent de Sondrio, en suivant la Valteline, expédition peu intéressante quant à la contrée qu'est monotonement plantée de vignobles.
A 6 1/2 h nous sommes à la gare de Sondrio où nous prenons le train. C'est plus de 10 lieues que nous avons fait. C'est au tour d'Alfred [5] d'être fourbu: il a des cloches au pied qui le font beaucoup souffrir. A 9 heures nous sommes à Colico sur le lac de Côme, où nous arrivons un jour plus tôt que nous ne l'avions prévu. Hier nous avons fait à travers la pluie la traversée de Colico ici. Heureusement le temps s'est rétabli l'après-midi. Le lac est admirable à cet endroit & me plaît réellement mieux que les paysages suisses. Peut-être moins colossale, mais combien plus enveloppant, plus charmeux.
Nous irons tantôt chercher Köttlitz & De Raet à Côme & voir l'église en même temps[,] qui est, paraît-il, très belle.
Ici nous arrivons en pleine saison: les Anglaises abondent; sans qu'il y ait foule l'animation est très grande. Les marchands de toutes sortes de "[[xxx]]" à l'usage des étrangers sévissent ici.
Alfred ne s'est éveillé ce matin qu'à 10 heures!! De sorte que nous avons fait les parisiens & avons déjeuné à la fourchette à 10 1/2 h, repas consistant & nutritif qui nous permet d'attendre jusqu'à 7 h du soir sans rien ingurgiter d'autre.
Voilà le résumé de notre expédition: nous n'avons plus guère qu'à nous faire voiturer maintenant, en train ou en bateau! Quelle chance!
J'ai reçu une lettre de ma mère[5] qui me dit que tu es allé chez moi transmettre mes plaintes d'éreinté, & qui me recommande de me faire transporter par moyens artificiels etc. Recommandation qui arrive trop tard. —
Recevrais-je prochainement de tes nouvelles, vieux zig? Je serai sans doute le 6 à Bologne via Guerrazzi 20.[6]
Ecris-moi longuement, hein? J'ai besoin de savoir beaucoup de toi, ce que tu fais, ce que tu penses, comment tu te portes etc. J'écrirai aussi à Mane[7] quand je serai arrivé là-bas. Ce que je m'en donnerai de la paresse corporelle à Bologne, mince!
Là-dessus, au revoir, mon très cher zig, nous allons traverser le lac en barquette. Je te serre énergiquement les deux mains.
Tout à toi.
Jacques

Annotations

[1] Alfred Walravens.
[3] Zowel hier als enkele regels verder bedoelt Dwelshauvers het dorp Casaccia, dat op vier kilometer van Maloja ligt. Waarschijnlijk gaat het om een contaminatie met Cadenabbia aan het Comomeer.
[4] François Guillaume, Jacques (Jozef) of Jean François Victor Vermeylen.
[5] Niet teruggevonden.
[6] Adres van het Collegio dei Fiamminghi, waar de beursstudenten van de Jean Jacobsstichting vanaf de tweede helft van de 17de eeuw verbleven. Zie R. van Nuffel, 'Le Collège Jean Jacobs à Bologne', in: Alumni, XXII, 1-2 (1953), p. 14-44: 22-23. Dwelshauvers geeft in brief 167bis een uitvoerige beschrijving van het gebouw.
[7] Emmanuel de Bom; zie brief 166.

Register

Naam - persoon

Bom, Emmanuel Karel De (° Antwerpen, 1868-11-09 - ✝ Kalmthout, 1953-04-14)

Bibliothecaris, journalist en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Nora Aulit op 24/08/1901 in Antwerpen.

Dwelshauvers, (Jean) Jacques (° Brussel, 1872-07-09 - ✝ Montmaur-en-Diois (Drôme), 1940-11-14)

Kunsthistoricus en militant anarchist.

Broer van Georges Dwelshauvers en gezel van Clara Köttlitz, met wie hij in 1897 een vrij huwelijk aanging. Deed beloftevolle studies aan het Koninklijk Atheneum Brussel (afd. Latijn-Grieks), waar hij A.Vermeylen leerde kennen. Studeerde 1890-92 natuurwetenschappen aan de ULB (diploma van kandidaat in juli 1892). Met een beurs van de Jacobsstichting vatte hij in oktober 1892 studies in de medicijnen aan te Bologna, samen met de latere geneesheren Herman Köttlitz en Alfred Walravens. Hij verliet Bologna in 1897, zonder de hele cyclus te hebben beëindigd.

In hetzelfde jaar begonnen de eerste strubbelingen met Gust Vermeylen, i.v.m. diens huwelijk met Gaby Brouhon en de strekking en inhoud van Van Nu en Straks. Het jaar daarop maakte hij een nieuwe reis naar Bologna en Bergamo. In het voorjaar van 1899 trok hij met Clara naar Firenze, waar hij zich voortaan geheel aan kunsthistorisch onderzoek wijdde, geboeid door de figuur van Botticelli en de kuituur van het Quattrocento. Hij zou in Firenze ook nog de toelating hebben gevraagd zich voor de eindexamens geneeskunde aan te bieden, maar legde die nooit af. Zijn verblijf in en om Firenze (afwisselend te Calamecca en te Castello), dat tot 1906 duurde, werd regelmatig onderbroken voor reizen naar het thuisland, en naar Parijs.

In 1899 werd te Antwerpen trouwens zijn zoon Lorenzo (Jean-Jacques Erasme Laurent) geboren (op de akte tekende o.m. Emmanuel de Bom als getuige), en het gezin was er officieel ingeschreven aan de Montebellostraat 3 tot 1906. In dat jaar, verhuisden zij naar Colombes bij Parijs (Boulevard Gambetta 46, niet-geregistreerde verblijfplaats). Dwelshauvers, die zich intussen Mesnil noemde (naar twee dorpjes bij Dinant, de geboortestad van zijn vaders familie), onderhield er nauwe contacten met de anarchistische en internationalistische beweging. Hij verdiende de kost met het schrijven van reisgidsen, eerst bij Hachette (o.a. de Guide Joanne - na W.O.I Guide Bleu - over Noord-Italië), nadien bij Baedeker.

Tussen 1910 en 1914 vestigde het gezin Mesnil zich te Alfort bij Parijs, waar - gezien zijn moeilijkheden met de geheime politie - evenmin een officiële inschrijving werd genoteerd. Jacques Mesnil stierf in niet opgehelderde omstandigheden te Montmaur, waar zijn zoon toen zou hebben gewoond; hij leed toen al enkele jaren aan een hart- en nierziekte waarvoor hij o.m. door dokter Schamelhout werd behandeld. Behalve aan Van Nu en Straks werkte hij nog mee aan Mercure de France, La société nouvelle, Ontwaking, Onze kunst, Revista d'Arte, Gazette des beaux arts, Burlington Magazine, de Parijse krant L'Humanité en het Italiaanse Avanti. Een bibliografie kan men terugvinden in de geciteerde bronnen.

Koettlitz, Hermann (° Brussel, 1871-11-09 - ✝ Ukkel, 1950-03-27)

Geneesheer-chirurg.

Broer van Clara en Eugène Köttlitz. Studiegenoot van Frits Sano, Jacques Mesnil en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef ook met J.Dwelshauvers en A.Walravens vijf jaar (1892 tot 1896) in Bologna als beursstudent van de Jean Jacobsstichting. Promoveerde in 1908 te Brussel tot 'docteur spécial en sciences medico-chirurgicales'.

Raet, Lodewijk De (° Brussel, 1870-02-17 - ✝ Vorst (Brussel), 1914-11-24)

Economist.

Studiegenoot van A.Vermeylen en J.Dwelshauvers op het Brussels Atheneum en aan de ULB, medestudent van J.Dwelshauvers, A.Walravens en H.Köttlitz in het Collegio dei Fiammenghi in Bologna (J.Jacobsstichting) in 1892-1893.

Sarton, ?

? - ?

Voorlopig niets teruggevonden.

Vermeylen, August. (° Brussel, 1872-05-12 - ✝ Ukkel, 1945-01-10)

Hoogleraar, kunsthistoricus en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Gabrielle Josephine Pauline Brouhon op 21/09/1897.

Vermeylen, François Guillaume (° Brussel, 1851-02-23 - ✝ Brussel, 1911-08-24)

Halfbroer van o.a. August. Ongehuwd en aannemer van beroep.

Vermeylen, Jacques (gen. Jozef) (° Brussel, 1859-03-29 - ✝ Etterbeek, 1934-11-15)

Werd meestal 'Jozef' genoemd.

Huisschilder en rentenier.

Echtgenoot van Leclercq Anne Cathérine, met wie hij op 25/02/1884 te Laken huwde, en broer van o.m. August. Had zes kinderen (resp. °1884, 1887, 1889, 1896, 1899, 1900).

Vermeylen, Jean François Victor (° Brussel, 1866-12-19 - ✝ Elsene, 1932-01-05)

Apotheker.

Echtgenoot van Leclercq Caroline, met wie hij op 10/06/1890 te Laken huwde, en broer van o.m. August. Had zes kinderen (resp. °1891, 1895, 1897, 1899 en - een tweeling - 1902). Het oudste, de enige zoon, was Guillaume (Guy) Vermeylen, psychiater en rector van de ULB (zie WP).

Walravens, Alfred (° Tubize, 1872-11-15 - °)

Geneesheer.

Leerling aan het Brusselse atheneum met o.a. Vermeylen, De Raet, Dwelshauvers en Legros. Studiegenoot van J.Dwelshauvers, H.Koetlitz en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef van 1892 tot 1896 in Bologna met een Jacobsbeurs.

Naam - instituut/vereniging

Beurs in 1650 gesticht door de naar Bologna (Italië) uitgeweken edelsmid Jean Jacobs (Brussel tussen 1574 en 1575 - Bologna 13/11/1650) en testamentair uit zijn nalatenschap van de nodige fondsen voorzien. Stelde studenten in de rechten, geneeskunde, wetenschappen en letteren en wijsbegeerte in staat in het Jacobscollege hun studies aan de universiteit van Bologna gedurende vijf jaar verder te zetten. De kandidaten moesten afkomstig zijn uit Brussel, Antwerpen of tenminste uit een gemeente in het Hertogdom Brabant. Vandaar de Italiaanse benaming 'Collegio dei Fiamminghi'. Het was een onafhankelijke instelling met een eigen gebouw (Via Guerrazzi 20), een besturende raad van drie commissarissen (een vertegenwoordiger van de Rechtsfaculteit, één van de Medische Faculteit, en een Bolognese notabele) en een inwonende rector (een Bolognese priester).

De kandidaten, tussen 16 en 18 jaar oud, werden geselecteerd door het Brusselse gilde van edelsmeden. In de 19de eeuw waren de oorspronkelijke reglementen in zoverre veranderd dat de Stad Brussel studenten uitzocht die houder waren van een kandidaatsdiploma: de limiet van 18 jaar werd dus niet meer in acht genomen, het volstond dat de beurshouders hun studies op hun 25ste konden voltooien. Dit laatste is wellicht de reden waarom Jacques Dwelshauvers na het academiejaar 1896-'97 zijn medische studies te Bologna afbrak en te Florence een aanvraag deed om daar zijn laatste examens in de geneeskunde te mogen afleggen. Het gebouw in de Via Guerrazzi werd in 1944 gedeeltelijk verwoest door een bombardement en na de oorlog heropgebouwd. Tot in de jaren vijftig zijn er beurzen toegekend, nadien werd het gebouw wederrechtelijk in bezit genomen door de universiteit van Bologna die er een deel van de Rechtsfaculteit in onderbracht. Deze situatie vormt al jaren een hangende betwisting tussen de Belgische en de Italiaanse staat waar geen schot in komt.