Cette effronterie sans nom me met dans une bien pénible situation devant vous, ma chère dame.[2] Il me reste maintenant à me justifier.

— Je jure n'avoir donné aucune décharge! Et comment peut-on essayer de le faire accroire en affirment que c'est le deux mai que la remise se serait accomplie alors que vous-même m'écriviez le premier mai que dès le vendredi 28 avril vous aviez déposé plainte entre les mains du chef de gare à Bussum.

Cette remise — inventée après nos réclamations me paraît suspecte et je m'attriste plus encore maintenant car je crois à un vol.

Je ne puis me rendre avant Mardi au bureau que vous m'indiquez; à cause des deux jours de fête légaux je les trouverais fermés demain et après-demain. Je vous transmettrai immédiatement les renseignements que j'aurai recueillis.

Il faut qu'on me montre cette signature et que je puisse constater le faux.

J'userai — en ceci — de toutes les influences que je pourrai rencontrer afin d'aboutir à la découverte du précieux colis et de l'abominable coupable. Je transmettrai après ma visite à Anvers une réclamation et une demande d'enquête au ministre. Il faut que tout ceci soit tiré au clair et que Dieu fasse que ce colis revienne intact en vos mains. Je vais épuiser toutes mes forces à ce résultat, chère et honorée Dame, mais je regrette d'en avoir si peu en ce moment à mettre à votre service me sentant énormément souffrant depuis une huitaine.