Excuse-moi, mon cher Jan; mais je sors d'un travail si tuant: ma broderie.[2] Depuis six semaines je suis courbé sur ce métier et c'est le premier moment depuis lors que je lève les yeux. Non pas que ma besogne est terminée. Mais parce que je suis à bout! Mais oui, je suis tout disposé à envoyer quelque chose au Kunstkring.[3] Je lui dois bien cela en souvenir de toutes les amabilités qu'on m'a faites en Hollande. Mais pourquoi n'as-tu pas écrit à Théo[4] aussi pour qu'il voie nos amis de Bruxelles.[5]. Il a plus d'autorité sur eux que moi, très cher.
Est-il temps encore d'envoyer? vraiment, maintenant je me rends compte seulement — et je suis douteux de n'avoir pu te satisfaire plutôt. Surtout ne va pas m'en vouloir, Ami, tu me pardonnerais si tu m'avais vu peiner.
Et pour quel résultat?!
Serai-je prêt seulement pour les XX?[6] Tous angoissants points d'intérrogations.
Toutes mes heures, peut[-]être, et tout mon argent consacrés en pure perte?
— Comme je suis heureux de ton succès[7] mon brave Jan; je souhaite que ton ardeur et ta confiance en toi s'en accroissent, encore! — à très bientôt notre circulaire de "Van Nu en Straks" — la nouvelle Revue. Je t'ai envoyé Vermeylen qui est en Hollande, en ce moment, l'as-tu vu?[8]
Dis-moi, s'il est temps encore de t'expédier un dessin.
Je cours demain à Calmpthout pour remuer à cet effet, mon atelier de là-bas.
Ma meilleure poignée de main, grand ami, pour toi et pour Madame Toorop.
Embrasse ton gosse! Henry v[an de Velde]
Annotations
[1] I.v.m. de datering op 17 november 1892: er zijn 4 donderdagen in november 1892, nl. 3, 10, 17 en 24. Deze brief is geschreven terwijl Vermeylen in Nederland was (van 13 tot 23 november). In deze periode valt maar 1 donderdag, nl. 17 november. Op die dag is deze brief dus geschreven.
[2] Op de tentoonstelling van de Association pour l'Art, eerder op het jaar, bevond zich onder de werken van Henry van de Velde een geschilderd ontwerp, 'Projet de broderie ornementale'. Waarschijnlijk was hij, op het ogenblik dat hij deze brief schreef, bezig met de uitwerking van dat project. In 1893 was een wandtapijt van hem te zien op de tentoonstellingen van de XX te Brussel (februari) en van de Association pour l'Art te Antwerpen (mei), met als titel 'Veillée d'anges'. Zie daarover ook brief 176primo (noot 7); Association pour l'Art. Catalogue de la première exposition annuelle. Anvers-Mai-Juin 1892 (Bruxelles, Imp. Vve Monnom, [1892]); 'Les Arts décoratifs au Salon des XX', in: L'art moderne, XIII, 9 (26 febr. 1893), p. 65-66 en Association pour l'Art. Catalogue de la seconde exposition annuelle. Anvers Mai 1893 (Anvers, J.-E. Buschmann, [1893]).
[3] Waarschijnlijk Van de Veldes inzending voor de loterij-tentoonstelling in de Haagse Kunstkring die plaatsvond van 5 januari tot 6 februari 1893 (zie J.M. Joosten, 'Henry van de Velde en Nederland, 1892-1902. De Belgische Art Nouveau en de Nederlandse Nieuwe Kunst', in: Cahiers Henry van de Velde, 12-13 (1974), p. 6-46). Voor een bespreking van het onthaal van Henry van de Velde in de Haagse Kunstkring naar aanleiding van de tentoonstelling van de XX in Den Haag, zie Henry van de Velde, 'A La Haye', in: L' Art Moderne, XII, 36 (4 sept. 1892), p. 285-286.
[4] Theo van Rysselberghe.
[5] De XX.
[6] Deze tentoonstelling van de XX liep van 18 februari tot 26 maart 1893 (zie L' Art Moderne XIII, 8 (19 febr. 1893), p. 63, en L' Art Moderne, XIII, 12 (19 maart 1893, p. 94. Jan Toorop stelde daar inderdaad tentoon, blijkens een bespreking in L' Art Moderne XIII, 11 (12 maart 1893), p. 82.
[7] Er kon niet achterhaald worden met welk succes Jan Toorop gefeliciteerd wordt.
