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BOLOGNA FERROVIA 26 11-92 11M
Monsieur Gust Vermeylen
Rue Pachéco 81
Bruxelles.
Belgio
BRUXELLES 1 27 NOVE 9-S
 
Cher Gust,
Je suppose que tu t'en donnes à coeur joie de la Hollande, des impressions d'art, des aspects des paysages. Et la Revue comment va-t-elle? C'est avec une impatience très grande que j'attends tes prochaines lettres et le compte-rendu détaillé de tes faits et gestes. — Pour ma part je m'obstine à t'envoyer des kilomètres d'écriture et à te relater par le même toute mon existence: cette semaine a du reste été assez féconde en impressions, mais je ne me sens pas encore disposé à te les relater ce soir. J'ai l'envie de parler littérature.
Et en tout premier lieu, j'ai relu plusieurs des Diaboliques de Barbey[1] et ça m'a fait gueuler d'enthousiasme: les sensations que cette oeuvre me donne cette fois sont bien plus profondes que ce qu'elle m'avait fait éprouver jusqu'ici. Il y a là une grandeur, une fierté écrasante, quelque chose qui sonne aussi noblement, aussi somptueusement que le nom: Barbey d'Aurevilly. En même temps une analyse fine, aux dehors spirituels, qui va au fond des âmes et fouille profondément les caractères, d'un seul mot souvent sans y toucher. Puis quel cycle d'êtres d'exception, dont les pensées sont si loin, si au[-]dessus des pensées ordinaires, des vulgaires pensées de l'homme dit: normal. Certaines phrases sont obsédantes, celle-ci entre autres: "Je suis convaincu que pour certaines âmes, il y a le bonheur de l'imposture. Il y a une effroyable, mais luisante félicité [2] dans l'idée qu'on ment et qu'on trompe; dans la pensée qu'on se sait seul soi-même, et qu'on joue à la société une comédie dont elle est la dupe et dont on se rembourse les frais de mise en scènè par toutes les voluptés du mépris." (Le Dessous des Cartes d'une partie de whist). Puis dans La Vengeance d'une femme, cette duchesse de Sierra Leone est bien l'un des personnages les plus grandement tragiques qui aient été conçus. Quant au "plus bel amour de Don Juan" qui m'avait le moins plu lors de ma première lecture me semble aujourd'hui égaler tous les autres et j'ai éprouvé en le relisant le plaisir de goûter toutes les délicatesses aristocratiques de ce style où il fait comprendre chaque mot.
— Je continue aussi la lecture de Balzac: j'ai lu les Marana[2] (connais-tu cela?) où il y a aussi un bien étrange type de femme. Mais là le plaisir de lettré n'est plus aussi considérable à cause de tant de négligences et de certaines transitions un peu gênantes.
En fait de littérature italienne, j'ai acheté de la Gazzetta letteraria[3] qui ne m'a pas plus enthousiasmé que le premier: c'est totalement insignifiant.
Gabriele d'Annunzio est assez connu ici: j'ai vu l'un de ses livres: l'Innocente[4] à la fenêtre d'un libraire et rien qu'à la façon dont était disposé le titre sur la couverture j'ai constaté que c'était un jeune. A l'occasion je tâcherai de lire cela. — Je lis pour le moment quelque chose de classique dans la littérature italienne: "i promessi sposi" de Manzoni:[5] ça n'est pas mal mais ce n'est pas encore ça qui me fera "gueuler d'enthousiasme."
Vendredi 25.
Dans ma dernière lettre je t'ai signalé l'apparition de De Vriese à notre horizon: il y a rayonné toute la semaine (admire ce langage symbolique et astronomique) et j'ai pu l'observer et le décomposer tout à mon aise, opération assez facile du reste: "c'est une queue servie par des tripes" dirait crûment mon frère. J'ai recueilli des notes, j'ai réuni des documents humains, et il me suffira de les fouiller pour me remémorer les détails observés. J'ai assez nettement perçu le secret de succès féminins [3] remportés ici par De Vriese. Il n'est pas beau, mais il a une tête assez originale, nouée, les yeux très foncés ont un regard quelque peu méphistophélique. Il est plutôt petit que grand et a les muscles fortement développés grâce à beaucoup d'excercice gymnastique et autre. Il a énormément de dons naturels (je me sers de l'expression courante): il blague fort bien, sait mener une conversation, a "l'usage du monde", connaît les petits jeux de société, a ce qu'on est convenu d'appeler de l'esprit; il est naturellement musicien, c'est-à-dire a l'oreille juste et trouve très aisément au piano les airs qu'on lui chantonne; il chante d'une jolie voix, joue de la guitare, imite le cor de chasse; il danse admirablement. Ajoute à cela que lorsqu'il était ici il dépensait 200 fr. par mois, et le 20 du mois il n'avait déjà plus de sou. (Féron du reste en faisait tout autant). Chaque mois il avait une note considérable chez Casamorati le parfumeur à la mode, au Pavaglione, et il passait de bonnes parties de ses journées chez Majarri, le pâtissier chic de Bologne, et dans un grand nombre de cafés. Tout cela vous donne un fameux prestige dans une ville où une pièce de cent sous est un objet de curiosité. Je crois que c'était ce malin d'Alexandre (ou bien était-ce quelque autre de ces illustres farceurs de l'antiquité) qui prétendait qu'il n'y avait pas de ville imprenable quand on y pouvait faire entrer un mulet chargé d'or: à Bologne un chien suffirait, un chat peut[-]être aussi: à plus forte raison les Bolonaises se laissent éblouir.
Aussi, quelques regrets qu'en puisse avoir De Vriese, aucun de nous ne songe plus à marcher sur ses traces, et pour ma part je songe que je puis employer mieux mon argent qu'à le lâcher entre les mains de parfumeurs, cabaretiers, pâtissiers, fleuristes, et autres êtres du même genre: je roule dans ma tête de somptueux projets de voyage ....
— Mais ne nous écartons pas de notre sujet: De Vriese est au moral ce qu'on appelle un homme à femmes, êtres particulièrement agaçants à cause de leur vantardise, de la manie qu'ils ont de vous conter leurs bonnes fortunes, et de compromettre même les femmes qui ont le malheur de les aimer pour le plaisir seul de faire voir quel succès ils ont. Il a à Bruxelles une maîtresse très bien qui lui écrit d'interminables [4] lettres pleines de passion: il les tire négligement de sa poche, quand nous nous trouvons avec lui, et nous en lit des passages caractéristiques, tout en prenant un petit air fanfaron et ayant l'air de traiter tout cela par[-]dessous la jambe. Tu vois d'ici le type et tu entends ses phrases. — De là dérive chez lui un mépris pour la femme qu'il affiche, qu'il affecte peut-être. Il prétend (que de fois j'ai déjà entendu d'identiques paroles!) que toutes les femmes sont corrompues, en Italie comme ailleurs, qu'il y a toujours moyen de les baiser, que les femmes vertueuses ça n'existe pas. Le monde dans sa représentation est un cocuage général.
Sitôt qu'on discute avec lui on devine un esprit tout à fait superficiel: seulement comme il parle vite, facilement, brillament il en impresse à quiconque ne connaît pas à fond la question dont il parle, et dans une discussion, aux yeux du bon public, il aura toujours raison. Je l'ai constaté quand nous avons causé d'art: la conversation en était venue là, je ne sais comment, pas par ma faute, car j'évite autant que je le puis ces sujets. Il a professé une profonde admiration pour Rollinat, pour les vers pornographiques de Théo Hannon, a prétendu que les drames lyriques de Wagner de la grande période étaient incompréhensibles (naturellement!), qu'une oeuvre d'art supérieure devait être comprise dès la première lecture, que Wagner avait copié (sic) certaines parties de sa musique dans des auteurs antérieurs, que l'Anitras Tanze de Grieg (intermède pour Peer Gynt) était supérieur à tout ce qu'avait conçu Wagner .... J'en passe et des meilleurs: mais en voilà assez pour te prouver les connaissances artistiques profondes de ce monsieur (Ah! quelles vérités Huysmans profère au début de "Certains")[6]
Mardi à 6 heures nous sommes allés tous ensemble, même Don Luigi, dîner chez Bruers. Quel dîner, nom de Dieu! Un dîner à chier partout, eut dit mon grand-père Altmeyer qui avait de ces bonnes expressions que la pruderie de notre langue repousse. De 6 heures à 9 1/2 heures on n'a fait que bouffer, s'empiffrer, tortorer, se gaver, soiffer, se rincer la gueule, lever le coude, bâfrer, s'emplir les tripes, se truffer les intestins, se balloner l'estomac, siffler des verres, flûter du champagne, et que sais-je encore? De Vriese qui avait absorbé 8 vermouths [5] sous prétexte d'apéritifs était diablement lancé: il racontait des histoires crasseuses qui faisaient rigoler don Luigi, parlait flamand de Bruxelles avec le plus pur accent de la rue haute. Alfred bouillait à côté de Paolina et Madame Bruers avait la main tendrement posée sur la cuisse de Lodewijk (je te prie de croire que je n'exagère absolument pas!)[.] Pendant ce temps le plus jeune des gosses, Antonino, gueulait consciencieusement, tapait rhythmiquement son verre avec sa fourchette et bredouillait du Bolonais, tandis que son frère Gothardo (qui a une douzaine d'années) vidait héroïquement les bouteilles et les carafes. Au champagne Don Luigi a porté "un brindisi" en vers[.]
Après le dîner on a fait un peu de musique: Don Luigi et De Vriese ont chanté, puis on a dansé: Alfred plus bouillant que jamais éteignait éperdument sa Paolina et bandait comme un cochon... ce qu'il faisait éloquemment sentir à Paolina, entre les cuisses.
Bref, courons au dénoûment. Le résultat de cette soirée a été un rendez-vous particulier donné par les deux dames à Lodewijk et à Alfred, petite excursion mystérieuse dans les Appenins où je crois qu'Alfred s'est fait faire le "pugnata" par Melle. Je ne sais si je t'ai déjà dit ce que c'était. Ce petit jeu est en usage chez les demoiselles ....... bien qui tiennent à ne pas se laisser faire des enfants avant d'être mariées. Alors elles masturbent tout simplement leur amant[.]
En voilà des documents hein? si je veux écrire un jour ou l'autre une étude des moeurs bourgeoises! Quel triple extrait de cochonnerie! "Connais-tu le pays où fleurit l'oranger?" Diable! elle est dans un propre état la fleur d'oranger. Rien à dire: ça défrise pas mal nos petites idées romantiques sur l'Italie[.]
— Mais en voilà assez sur ce sujet. Tu finirais par trouver que je te rase avec mes sales histoires putassières[.]
Rentrons dans les sphères sereines de l'Art. Dimanche j'ai été visiter le Museo Civico, ou plutôt le parcourir. Il est composé surtout d'antiquités découvertes dans des fouilles pratiquées autour de Bologne. Il est très grand (18 salles) et contient de belles collections de vases dits étrusques, d'objets de parure antiques: bracelets, colliers, longues épingles, etc.; des statues et des statuettes, des amphores, d'anciennes armes, une collection de pierres tombales chargées d'inscriptions.
[6]
Egalement quelques momies égyptiennes et des papyrus. En somme il y a moyen de passer là bien des heures et d'étudier bien des manifestations de l'art ancien.
— Je faisais allusion tantôt à de considérables projets de voyage: il se pourrait bien que j'aille à Rome à la Semaine Sainte et qu'au Carnaval je me rende à Nice en passant par Pise, Livourne, la Spezzia, toute la rivière, Gènes, Monte Carlo pour revenir peut-être par Turin. Ca me sourit considérablement, d'autant plus que ce voyage je le ferai probablement seul et n'aurai personne derrière moi qui interrompe bêtement mes contemplations. Si par hasard tu avais l'envie de me rejoindre là-bas, ne manque pas de le faire surtout: cela me ferait un plaisir intense.
Tous ceux qui m'écrivent de Belgique forment le projet de venir me voir: il y a même ce suave Cousin Henri qui m'écrit que si ses finances sont en bon état il compte bien venir me voir ici dans cinq ou six mois. Il veut "essayer ces Italiennes à nature chaude et épuisante (sic)" et ajoute: "Ce serait un renouveau de femmes pour moi et je suis certain que j'éprouverais la sensation d'une perte d'un second pucelage." c'est beau la jeunesse, hein? Mais je crains que ce pauvre Henri n'ait une déception!
— Je suppose qu'aujourd'hui tu es rentré dans tes pénates, j'espère que ton voyage s'est bien accompli sous tous les rapports et que tu t'apprêtes à m'en donner une longue et minutieuse relation. — J'ai écrit récemment à Mane[7] et je ne m'étonnerais pas de recevoir sous peu sa réponse, car il est étonnamment prompt à la riposte.
— Aujourd'hui se sont réunis les 3 administrateurs du collège: Brugnoli, Cassani et "il conte Scarselli" afin de décider notre admission définitive et de statuer sur les différentes demandes que nous leur avions faites. Nous avons été assez mal reçus, avec notre demande: cependant ces messieurs ont décidé dans leur munificence qu'ils nous accorderaient peut-être bien une baignoire au collège afin de nettoyer de fond en comble nos individus, mais c'est tout. On disait toujours à les entendre que le collège n'a rien! Enfin nous allons je suppose recevoir sous peu les 90 fr. auxquels nous avons droit d'après l'art. 15° du Ch[apitre] Second du règlement, ainsi conçu [7] (admire le style administratif): Resa definitiva l'ammissione nel Collegio, l'Amministrazione provvederà al nuovo alunno il primo vestiario, come volle il Fondatore, o gli darà l'equivalente in danaro. C'est charmant et d'une délicate attention. Quand je reviendrai à Bruxelles je rapporterai avec moi le règlement qui est un chef d'oeuvre dans son genre!
Ed ora, buona sera, mio carissimo amico. Mon sac à nouvelles est vidé de toutes les choses peu intéressantes qu'il contenait. Ma lettre va te sembler fade et peu colorée quoique venant d'Italie. J'attends la tienne avec impatience — je réclame tout un volume!
Je te serre très cordialement les deux chères pattes, fratello mio. Bien à toi,
tuo Giacomo

Annotations

[2] Honoré de Balzac, Les Marana. Scènes de la vie parisienne (Paris, Mme Charles Béchet, 1834).
[3] Niet teruggevonden. Zie ook brief 205bis, noot 1.
[4] Gabriele d'Annunzio, L'Innocente (Napoli, Bideri, 1892).
[5] Alessandro Manzoni, I promessi sposi. Storia milanese del secondo XVII (Milano, Fratelli Rechiedei, 1886).
[6] Joris-Karl Huysmans, Certains (G. Moreau, Degas, Chéret, Whistler, Rops, Le Monstre, Le Fer, etc.) (Paris, Tresse et Stock, 1894 (2de druk). De eerste druk (1889) werd niet teruggevonden. Zie ook brief 37, noot 3.

Register

Naam - persoon

Altmeyer, Jean Jacques (° Luxemburg, 1804-03-20 - ✝ Brussel, 1877-09-15)

Advocaat en hoogleraar in de geschiedenis aan de ULB.

Echtgenoot van Julie Justine Beving, en grootvader langs moederszijde van Jean-Jacques en Georges Dwelshauvers. Belg door keuze in 1839.

Annunzio, Gabriele D' (° Francavilla a Mare, 1863 - ✝ Gardone, 1938)

Politicus en schrijver.

Barbey D'aurevilly, Jules-amedée (° Saint-Sauveur-le Vicomte, 1808 - ✝ Parijs, 1889)

Schrijver en criticus.

Bom, Emmanuel Karel De (° Antwerpen, 1868-11-09 - ✝ Kalmthout, 1953-04-14)

Bibliothecaris, journalist en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Nora Aulit op 24/08/1901 in Antwerpen.

Bruers, Emmanuel (° Schaarbeek, 1846-07-21 - ✝ Bologna,)

Arts.

Vertrok in 1865 naar Bologna, waar hij vijf jaar medicijnen studeerde. Was in 1892 hoofd van de kraamafdeling in het ziekenhuis van Bologna. Verwierf de Italiaanse nationaliteit. Uit zijn huwelijk met Pia, een Italiaanse, werden een dochter, Paolina, en twee zonen, Antonino en Gothardo, geboren.

Brugnoli, Giovanni (° Bologna, - ✝ Bologna, 1894)

Arts.

Laureaat geneeskunde op 09/06/1837. Werd aan het Groot Hospitaal van Bologna achtereenvolgens assistent (1839), arts (1846), hoofdarts (1861) en direkteur (1889). Was bovendien aan de Bolonese universiteit achtereenvolgens suppleant (1848), docent (1852), gewoon hoogleraar patologische geneeskunde (1860) en rector (in 1889-90). Was president van de Koninklijke Academie voor Wetenschappen en van het Medisch-Chirurgisch Genootschap, en tenslotte voorzitter van de Raad van Beheer van het Collegio dei Fiamminghi (Jacobsstichting) in 1892.

Cassani, Giacomo (° Renazzo di Cento (Ferrara), 1818 - ✝ Bologna,)

Priester en hoogleraar.

Had als priester in Bologna herhaaldelijk ruzie met de kerkelijke overheid omwille van zijn liberale opvattingen. Auteur van talrijke politiek-religieuze werken. Aan de Bolonese universiteit achtereenvolgens docent in canonniek recht (1860), rechtsgeleerdheid (1875 - 1886), geografie, geschiedenis, statistiek en rechtswetenschap. Was in 1892 ook lid van de Raad van Beheer van het Collegio dei Fiamminghi (Jacobsstichting).

Devriese, Alfred Edmond (° Halle (Brussel), 1864-05-22 - ✝ ? na,)

Oogarts.

Deed Atheneumstudies te Brussel. In 1882-85 met onderscheiding kandidaat wetenschappen, in 1884-86 kandidaat medicijnen (aan de ULB). Na een eerste doctoraat aan de ULB in 1886-1887, studeerde hij medicijnen verder in Bologna van 1886 tot 1889 (einddiploma). Specialiseerde zich mogelijk daarna nog als oogarts. Werd ambtshalve geschrapt te St.-Joost-ten-Node op 26/10/1901, met onbekende bestemming verdwenen.

Dwelshauvers, Georges (° Brussel, 1866-09-06 - ✝ Parijs ?/?/, 1937)

Filosoof.

Broer van Jacques Dwelshauvers. Studeerde aan de ULB. Verbleef lange tijd in Duitsland waar hij leerling was van W. Wundt (deed o.m. filosofie aan de universiteit van Heidelberg van april 1891 tot het eind van het zomersemester). Werd in 1892 te Brussel speciaal doctor in de wijsbegeerte met zijn thesis Les principes de l'idéalisme scientifique, nadat een eerste proefschrift Psychologie de l'apperception et recherches expérimentales sur l'attention. Essai de psychologie physiologique. gebaseerd op zijn onderzoekingen in het laboratorium voor experimentele psychologie van W. Wundt, op principiële gronden was geweigerd. Was achtereenvolgens hoogleraar aan de ULB (1893-1918), aan de Catalaanse Universiteit te Barcelona (1918-?) en aan het Institut Catholique te Parijs (vanaf 1925). Publiceerde studies over J. Lagneau, H. Bergson en F. Nietzsche. Interesseerde zich ook voor het toneel wat zich uitte in studies over H. Ibsen, een vertaling van Goethes Iphigenies (1903) en een bewerking van Lessings Nathan der Weise (opgevoerd in het Théâtre du Parc te Brussel, 1904); schreef zelf ook een drama Ino (1913), geïnspireerd op Oedipus koning van Sophocles.

Dwelshauvers, (Jean) Jacques (° Brussel, 1872-07-09 - ✝ Montmaur-en-Diois (Drôme), 1940-11-14)

Kunsthistoricus en militant anarchist.

Broer van Georges Dwelshauvers en gezel van Clara Köttlitz, met wie hij in 1897 een vrij huwelijk aanging. Deed beloftevolle studies aan het Koninklijk Atheneum Brussel (afd. Latijn-Grieks), waar hij A.Vermeylen leerde kennen. Studeerde 1890-92 natuurwetenschappen aan de ULB (diploma van kandidaat in juli 1892). Met een beurs van de Jacobsstichting vatte hij in oktober 1892 studies in de medicijnen aan te Bologna, samen met de latere geneesheren Herman Köttlitz en Alfred Walravens. Hij verliet Bologna in 1897, zonder de hele cyclus te hebben beëindigd.

In hetzelfde jaar begonnen de eerste strubbelingen met Gust Vermeylen, i.v.m. diens huwelijk met Gaby Brouhon en de strekking en inhoud van Van Nu en Straks. Het jaar daarop maakte hij een nieuwe reis naar Bologna en Bergamo. In het voorjaar van 1899 trok hij met Clara naar Firenze, waar hij zich voortaan geheel aan kunsthistorisch onderzoek wijdde, geboeid door de figuur van Botticelli en de kuituur van het Quattrocento. Hij zou in Firenze ook nog de toelating hebben gevraagd zich voor de eindexamens geneeskunde aan te bieden, maar legde die nooit af. Zijn verblijf in en om Firenze (afwisselend te Calamecca en te Castello), dat tot 1906 duurde, werd regelmatig onderbroken voor reizen naar het thuisland, en naar Parijs.

In 1899 werd te Antwerpen trouwens zijn zoon Lorenzo (Jean-Jacques Erasme Laurent) geboren (op de akte tekende o.m. Emmanuel de Bom als getuige), en het gezin was er officieel ingeschreven aan de Montebellostraat 3 tot 1906. In dat jaar, verhuisden zij naar Colombes bij Parijs (Boulevard Gambetta 46, niet-geregistreerde verblijfplaats). Dwelshauvers, die zich intussen Mesnil noemde (naar twee dorpjes bij Dinant, de geboortestad van zijn vaders familie), onderhield er nauwe contacten met de anarchistische en internationalistische beweging. Hij verdiende de kost met het schrijven van reisgidsen, eerst bij Hachette (o.a. de Guide Joanne - na W.O.I Guide Bleu - over Noord-Italië), nadien bij Baedeker.

Tussen 1910 en 1914 vestigde het gezin Mesnil zich te Alfort bij Parijs, waar - gezien zijn moeilijkheden met de geheime politie - evenmin een officiële inschrijving werd genoteerd. Jacques Mesnil stierf in niet opgehelderde omstandigheden te Montmaur, waar zijn zoon toen zou hebben gewoond; hij leed toen al enkele jaren aan een hart- en nierziekte waarvoor hij o.m. door dokter Schamelhout werd behandeld. Behalve aan Van Nu en Straks werkte hij nog mee aan Mercure de France, La société nouvelle, Ontwaking, Onze kunst, Revista d'Arte, Gazette des beaux arts, Burlington Magazine, de Parijse krant L'Humanité en het Italiaanse Avanti. Een bibliografie kan men terugvinden in de geciteerde bronnen.

Feron, Armand (° Brussel, 1866-08-11 - ✝ St.-Joost-ten-Node, 1919-05-27)

Jurist en officier. Zoon van Emile Féron.

Na een kandidatuur in de filosofie aan de ULB, studeerde hij van september 1886 tot eind 1887 met een Jacobsbeurs rechten in Bologna. Maakte zijn studies verder af aan de ULB, waar hij het diploma van doctor in de rechten behaalde in 1890. Hij werd nadien luitenant bij de militaire veiligheid.

Hannon, Théodore (° Elsene, 1851-10-01 - ✝ Etterbeek, 1916-04-07)

Dichter, schilder en kunstcriticus.

Fervent verdediger van het naturalisme en het modernisme in de kunst. Medewerker aan La chronique, La revue de Belgique, La jeune Belgique en L'art moderne. Stichter van het weekblad L'artiste (1875 - 1880), waaraan naast C.Lemonnier, G.Eekhoud, Jean d'Ardenne, L.Solvay en E. Verhaeren ook E.Zola, J.-K.Huysmans en zelfs P.Verlaine meewerkten. Publiceerde erotische poëzie, vaak geïllustreerd door F.Rops, die zijn Vriend was. Schreef ook enkele revues, een operette, een pantomime en twee balletten.

Manzoni, Alessandro (° Milaan, 1785 - ✝ Milaan, 1873)

Schrijver.

Raet, Lodewijk De (° Brussel, 1870-02-17 - ✝ Vorst (Brussel), 1914-11-24)

Economist.

Studiegenoot van A.Vermeylen en J.Dwelshauvers op het Brussels Atheneum en aan de ULB, medestudent van J.Dwelshauvers, A.Walravens en H.Köttlitz in het Collegio dei Fiammenghi in Bologna (J.Jacobsstichting) in 1892-1893.

Rollinat, Maurice (° Châteauroux, 1846 - ✝ Ivry, 1903)

Schrijver.

Scarselli, ?

? - ?

Voorlopig niets teruggevonden.

Vermeylen, August. (° Brussel, 1872-05-12 - ✝ Ukkel, 1945-01-10)

Hoogleraar, kunsthistoricus en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Gabrielle Josephine Pauline Brouhon op 21/09/1897.

Walravens, Alfred (° Tubize, 1872-11-15 - °)

Geneesheer.

Leerling aan het Brusselse atheneum met o.a. Vermeylen, De Raet, Dwelshauvers en Legros. Studiegenoot van J.Dwelshauvers, H.Koetlitz en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef van 1892 tot 1896 in Bologna met een Jacobsbeurs.

Zarri, Luigi

? - ?

Voorlopig niet teruggevonden.

Titel - krant/tijdschrift

Gazzetta Letteraria, La (° 1876 - ✝ 1902)

Tijdschrift in 1876 door Vittorio Bersezio opgericht (in opvolging van de Gazzetta piemontese uit 1867) en vanaf 1880 door hem geleid. De Gazzetta piemontese werd later weer als afzonderlijk blad opgericht en voortgezet met La Stampa in 1895 (krant die al een eerste keer in 1861 startte).