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BOLOGNA (FERROVIA) 10 4-93 11[M]
BRUXELLES 1 11 AVRIL 1893 8-S
Monsieur Gust Vermeylen,
81 Rue Pachéco
Bruxelles.
Belgio
 
Cher Gust,
Me voici étendu sur la mousse, à quelques centaines de pieds au dessus du lac de Côme[.] Je me trouve en proie à cette tiède mélancolie qui suit de révocables départs: mon père & Georges m'ont quitté hier après-midi & j'ai prolongé d'un jour mon voyage afin de pouvoir rester "en rade" quelques heures de plus[.]
Et quelle rade! Quand je suis venu ici il y a six mois j'ai été émerveillé. Mais à présent, je ne sais quel terme je pourrais employer pour exprimer ce que je ressens. Tu m'as écrit dans une de tes dernières lettres une phrase profane: "que tu te représentais très bien comment c'était, l'Italie". Pour certaines parties, c'est possible, mais ici, non! On ne s'imagine pas une aussi parfaite harmonie de tons, de lignes, de lumière, un ensemble où partout les regards peuvent errer ou se reposer sans qu'une seule note discordante ou même trop intense vienne les blesser. Le ciel est d'un bleu doux[,] tendre, soyeux qui décroît et se mue vers les bords en un inexprimable vert qu'une légère brume — on croirait de la lumière matérialisée — estampe à peine[.] Là-dessus se détache la dentelure des sommets en lignes nettes, mais non brutales: ils sont encore poudrés de neige et le roc qui se mêle à ces blancheurs semble de velours brun. Au pied des montagnes des villages, des maisonnettes, des villas, tout cela blanc, clair ensoleillé se représentant dans les eaux en tremblantes traînées. Le lac, je n'essaierai pas de te le décrire: il faudrait un vocabulaire de mots lumineux que je ne possède pas. On voit d'ici la presqu'île de [2] Bellagio s'avancer dans les eaux, couronnée à l'extrémité par les arbres du parc de la villa Serbelloni: à droite le bras de Lecco, avec Varenna massée au bord de l'eau, à gauche le bras de Côme, Cadenabbia & Tremezzo surmontés de leur haute montagne coupée par une oblique bande de rochers. Pour la première fois je vois un printemps sans banalité, un printemps d'une joie intense où l'homme n'est que lointain & accessoire, où la nature dite réanimée triomphe. Tout est en fleurs[.] Les blanches & rouges touffes des arbres fruitiers interrompent les verts tendus des feuilles naissantes & des herbes. On marche sur des pervenches & des primevères. Avant-hier à la villa Carlotta j'ai vu de véritables buissons de rhododendrons, de camélias, de roses. On ne se lasse point de contempler, ici: on épuiserait des heures à regarder changer & vibrer des reflets dans les eaux pour le simple plaisir de voir jouer de la lumière. — Et rien ne vient vous troubler: les étrangers ne sont pas encore encombrants à cette saison; l'on rencontre par les routes des indigènes qui ne ressemblent en rien à des paysans de Léon Frédéricq: il y a des bambins entre autres — qui ressemblent diablement au "divino bambino" de Raphaël, qui après tout n'a fait sans doute que copier la nature.
— Le soleil vient de me chasser de l'endroit où j'étais & j'ai escaladé la montagne pour arriver à un bouquet de sapins qui domine le lac. Le spectacle d'ici dépasse encore tout ce que j'ai vu: on aperçoit en entier le bras de Lecco qui a quelque chose de sauvagement solitaire qui le différencie du reste du lac. Il est entouré d'une prodigieuse architecture de montagnes & de rochers uniquement différenciées à présent par des tours de lumière. Les eaux sont d'un vert bleu profond... Mais que de mots j'emploie pour ne rien exprimer du tout de ce que je vois.. Que n'es-tu là aussi? Je maudis ta soeur[1] qui a eu la muflerie de ne te point prêter quelques centaines de francs.
Comme c'est curieux que nous ne sachons jamais jouir purement, complètement d'un spectacle. Me voici au milieu d'un des plus merveilleux paysages de la terre, assailli par mille pensées étrangères, par celle-ci surtout: "Pourquoi y aurait-il toujours un hier & un demain, & jamais un aujourd'hui qui dure?" comme dit Huysmans. Si je t'avais auprès de moi tu ne melaisserais pas divaguer ainsi. C'est mon dernier jour de voyage & c'est à présent seulement que j'apprécie le bonheur de cela: voyager & être libre, & je me reproche d'avoir si mal employé quelques-uns de ces jours de liberté.
[3]
"Clos tes volets: c'est bien fini
"Le mors aux dents vers l'infini

J'ai eu envie de rester encore, mais à quoi bon? Puis-je dépasser la sensation que je viens d'avoir[?] Dans un jour, deux jours je devrais tout de même rentrer & retarder ne serait qu'aggraver le regret, augmenter la nostalgie.
Samedi après-midi
Je passe ma dernière après-midi au jardin de la villa Serbelloni. Je ne partirai qu'au dernier bateau, à 5½ h. ce qui me permettra de voir encore ici le coucher de soleil. Le calme est profond. Il fait une chaleur boeuf. Heureusement ici les arbres exotiques, les jeunes feuilles & les sapins forment une ombre épaisse. A une centaine de mètres au dessous de moi le lac, bleu, vert, variant de l'ombre au soleil. De temps à autre un bateau passe, battant l'eau des palans de ses roues. Puis c'est une barque dont la grande voile blanche se gonfle au vent. Des voix montent d'en bas, très distinctes & semblent toutes proches.
Et dire que tantôt je vais quitter cela, rouler en train d'interminables heures, jusqu'au milieu de la nuit pour retrouver cette ennuyeuse ville de province qui s'appelle Bologne & l'abrutissement normal de la vie universitaire. Mais je me console en me disant que je n'en ai plus que pour 2½ mois. J'aspire à la délivrance.
— De retour à Bologne je continuerai cette lettre: j'espère en trouver une de toi, n'est-ce pas, & le 1er nº de Van Nu & Str[aks]. Ça me consolera quelque peu.
Bologne — Dimanche 9.
J'ai trouvé en rentrant le 1er nº de Van Nu en Straks que je me suis empressé de lire. Je me suis aperçu à mon grand dépit que j'avais un peu perdu l'habitude de lire du flamand depuis mon arrivée en Italie: mais enfin j'en sors encore quand même avec un peu de patience. Tu me demandais de t'envoyer "une critique sévère". Pour la forme je suis peu capable d'en formuler une quelconque, ne connaissant pas la langue assez à fond. Enfin, d'après ce qui me semble, tu es parfaitement maître de la forme: ton Heimwee est d'une très belle poésie & d'une fort grande puissance de sensation: je veux dire qu'il fait éprouver à qui lit ce Heimwee, cette nostalgie intense qui m'a pris ce matin en le lisant, étendu dans mon lit, [4] à peu près dans la situation d'âme du personnage que tu décris. C'est beau, tu peux m'en croire. La dernière page par exemple est "trouvée" & vraie — Une seule chicane de détail: een verouderde pendule ... haar insektgetik, enz.. Je crois que cet insektgetik n'est pas juste comme comparaison. Ecoute & juge. —
Très beau aussi le poème: van Geluk; il n'y a que les "engelenvlerken" qui me gênent. Mais cela est une antipathie personnelle: je crois qu'on doit mettre les anges de côté, parce que cela nous [ne] représente plus rien, à nous qui n'y croyons pas. — Puis les deux vers: "o recht, en bleek van kuischheid, enz..." me rappellent trop, à tort peut-être ceux de Mallarmé:
Un jour m'éveillerai-je à la ferveur première
Droit & seul sans un flot antique de lumière,
Lys, & l'un de vous tous pour l'ingénuité.

Très impressionnants les quatre derniers vers:
"Stoeten blankvoetige droomen, enz"
Et maintenant parlons du fond. Je dois avouer que tes deux pièces ne m'ont nullement étonné: je les attendais en quelque sorte: c'était bien cela que tu devais écrire à cette époque. Comme artiste j'ai éprouvé un entier plaisir à te lire: mais cette lecture m'a laissé un sentiment d'inquiétude, un arrière[-]goût en quelque sorte. L'observation que je vais te faire je me la fais en même temps à moimême, et à tant d'autres: ô Gust, quand cesserons-nous cette éternelle auto-analyse (car c'est cela au fond), cette psychologie d'êtres nerveux embêtés par l'existence, hantés d'interminables idéals, vacillants & las? Quand cesserons-nous de créer des sous-sous — des Esseintes, de traduire en phrases des tressaillements de nerfs & de ressasser la retournelle des yeux verts, des lèvres minces & des mains pâles? Je m'exprime peut-être mal, mais je sens qu'il y a autre chose à faire, autre chose à trouver, d'une humanité plus intense, plus poignante que ces délicates sensations des heures désoeuvrées, que cette réalité rendue par petits traits, par menues impressions, par cette raffinée manière de sentir & de voir. Je ne saurais exprimer au juste mon idée car elle n'est ni claire, ni même ébauchée dans mon cerveau. Mais de Gabriele d'Annunzio à Coupérus en passant par toutes les jeunes écoles intermédiaires, la manière d'écrire, & les sujets mêmes ne varient guère[.] On croirait à une sorte d'involontaire procédé qui se gagne, par contagion.
[5]
J'ai bien peur qu'une telle voie ne soit un cul[-]de[-]sac. Mais où trouver un chemin? J'ai cru parfois l'apercevoir en lisant Dostoïevsky[.] Il ne s'agit plus là de style à proprement parler puisque nous lisons l'ouvrage dans une traduction et cependant il y a bien des passages qui même détachés du reste de l'oeuvre, rien que par les images qu'ils évoquent, par des phrases soudainement révélatrices nous donnent une vraie sensation du Beau. Puis il y a là un tel fourmillement de vie, de passions que l'on reste presque étourdi, & ces passions sont peut-être plus rares, plus exceptionnelles que les pénibles contournements cérébraux de nos personnages! Je livre ces incohérentes pensées à tes méditations.
— J'ai lu aussi les Blonde Gedachten de l'ami Mane. Il va bien décidément: il est maintenant en possession d'un joli instrument de dissection, comme qui dirait un scalpel ironique! Les blonde gedachten, c'est bien ingénieux & si juste en somme. Est-ce assez lui! Il y a des parties que je savoure! Page 30 entre autres "O de kinderjaren, etc" tout ce paragraphe! Riche! N'importe! tu peux quand même l'engueuler ce cher Mane, parce qu'il ne m'écrit plus.
Quant à Van Langendonck ses vers sont superbes: il a un fameux souffle. — Je n'ai pas encore lu le Cyriel Buysse[.]
Matériellement parlant la Revue est belle & simple: fort chic, la planche de Mellery: je l'ai contemplée longuement en songeant à ces heures tardives où la lampe brûle, pâle & projetant au dessus des cadres de grandes ombres mystérieuses. Pas mal non plus la vignette de Finch. J'aime moins l'en-tête de Théo Van Rijsselberghe.
Et maintenant vous pouvez laisser aboyer à l'aise les petits roquets: vous avez fait là une vraie & pure oeuvre d'artistes.
— Je te dois encore des impressions de Venise: je ne sais plus exactement ce que je t'ai déjà écrit de sorte que tu m'excuseras si je me répète. L'Art vénitien me plaît décidément beaucoup moins que l'art florentin. Aux Uffizi où il n'y avait guère que deux salles consacrées aux vénitiens l'effet était bon: mais ici il n'en est plus de même: on se lasse vite de cette peinture toujours également brillante et extérieure: certes les vénitiennes de Véronèse — & des autres — sont fort belles, bien en chair, d'une riche carnation, elles sont habillées de soies chatoyantes et couvertes de pierreries: ce sont de fort belles bêtes: mais elles n'intéressent que les yeux: on leur chercherait en vain l'ombre d'une pensée quelconque. [6] Elles changent de costume & de nom: on les appelle la Vierge, la Madelaine, Diane, Vénus, la Justice, la ville de Venise, etc, etc & c'est toujours la même femme qui change seulement de vêtements & d'attributs. Tu conçois combien l'on se lasse vite de cette surabondante peinture qui s'étale au palais ducal sur tous les murs, tous les plafonds, à l'académie dans une douzaine de salles, & dans les églises un peu partout. Je ne partage pas du tout l'hyperbolique admiration de Taine pour le Tintoret: cette infatigable brosse chargée de tous les trucs de la peinture ne m'enchante que médiocrement: les raccourcis violents, l'exagération, les gestes déclamatoires, des gens qui hurlent, rien n'y manque. Au palais ducal il y a un Paradis qui couvre un pan de muraille d'une largeur de 22 mètres: C'est un confus amas de têtes, de corps, d'ailes, un fouillis inextricable où l'oeil ne distingue rien & dont on ne garde aucune impression, si ce n'est celle de grandes taches noires sur un fond plus clair. — Les plafonds des salles du palais sont des plafonds assez bas, à cuissons séparés par d'épaisses moulures dorées qui servent d'encadrement aux peintures: l'intérieur du monument est loin de valoir l'extérieur si original et que tu as sans doute déjà vu cent fois reproduit. En fait de peinture il n'y a que les primitifs de vraiment intéressants & par dessus tous Giovanni Bellini dont le talent vacillant & tâtonnant a passé par bien des phases diverses: à certaine époque il est réaliste; de la fin de sa vie j'ai vu des petits tableaux symboliques très préraphaélites & réellement étonnants. Malheureusement je n'ai pas eu le temps d'étudier cela à loisir. — J'ouvre une parenthèse pour te dire que j'ai vu à l'Acad[émie] des Beaux-Arts de Venise quelques Callot excellents, et deux tableaux de "Civetta" (Henri Blès je pense?) d'une fantaisie échevelée à rendre jaloux Ensor et les plus excentriques des vingtistes —.
Ce qui épate dans la peinture vénitienne, c'est la couleur qui n'est pas du tout celle du plein air: ces effets de clair[-]obscur, ces fonds noirs, cette gamme de ténèbres qu'employait le Titien à la fin de sa vie, épatent dans ce pays de clarté rayonnante, de soleil imbitant toutes choses, d'eaux miroitantes. Les eaux, les Canaux, les Mers n'apparaissent que très rarement dans les tableaux & toujours au dernier plan, comme accessoire sans importance: et pas une lumière vraie! Il faut aller jusqu'au siècle dernier pour voir naître le paysage, pour voir rendre — ou essayer de rendre — les eaux, les barques, le jour. Je crois que dans ce XVIIIe siècle on pourrait [7] également découvrir des choses curieuses. Tiepolo me semble infiniment plus curieux que le Tintoret.
L'architecture est bien intéressante: une architecture composite où le gothique, le byzantin, l'arabe, la renaissance se mêlent & s'allient. Saint Marc est une merveille, — mais ce n'est guère une église chrétienne — et devant cette profusion, cette bousculade d'or, de mosaïques gigantesques, de marbres & de pierres précieuses la religion s'oublie totalement.
Pour la premiére fois en Italie j'ai vu une église simple et belle donnant une véritable & sincére impression de foi réligieuse: c'est San Zeno a Vérone, située dans un quartier solitaire au bord d'une paisible place plantée d'arbres; un édifice roman ayant encore le toit fait comme les basiliques. A l'extérieur un grand portail dont les colonnes sont supportées par ces bizarres lions qu'on sculptait il y a 10 siècles. Plus haut une seule rangée de simples et fines colonnettes. A l'intérieur les trois nerfs séparées par des colonnes rondes aux chapiteaux frustes, d'une ornementation très primitive; le choeur est plus haut que le vaisseau: en dessous est une crypte; & partout, au cloître y attenant, au Campanile séparé de l'église même simplicité des fines colonnes & des arcs en plein cintre.
En dehors de cela Vérone ne m'a guère enchanté: nous étions las du reste de voir des églises, de visiter des monuments, d'avoir le nez en l'air pour contempler des plafonds: et nous avons ressenti un vrai sentiment de délivrance en arrivant au lac de Côme.
— Si d'autres détails de mon voyage t'intéressent, demande; je t'en parlerai encore très volontiers. T'ai-je parlé des lagunes, de Chioggia, de Murano, des rues de Venise, du Ghetto dans ma dernière lettre? Sinon, dis-le moi.
— Je n'ai plus reçu de lettre de toi depuis celle que tu m'as écrite le 27 mars et qui m'est parvenue à Venise le 2 par l'intermédiaire d'Alfred qui me l'a envoyée de Bologne. M'aurais-tu par hasard écrit à Venise? Dans ce cas dis-le moi, je ferais revenir la lettre de l'hôtel où je n'ai pas par mégarde laissé mon adresse.
— Sur ce, vieux cher frère, comme il est minuit & que je suis las je te serre les deux pattes & vais me coucher très prosaïquement. Bien à toi
Giacomo

Annotations

[1] Thérèse of Martine Vermeylen.

Register

Naam - persoon

Annunzio, Gabriele D' (° Francavilla a Mare, 1863 - ✝ Gardone, 1938)

Politicus en schrijver.

Bellini, Giovanni (° Venetië, 1430 - ✝ Venetië ±, 1516)

Schilder.

Bom, Emmanuel Karel De (° Antwerpen, 1868-11-09 - ✝ Kalmthout, 1953-04-14)

Bibliothecaris, journalist en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Nora Aulit op 24/08/1901 in Antwerpen.

Buysse, Cyrillus Gustave Emile (° Nevele, 1859-09-20 - ✝ Afsnee, 1932-07-25)

Schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks.

Gehuwd met de Nederlandse Nelly Dyserinck op 01/10/1896.

Dwelshauvers, (alfred Auguste) Ernest (° Dinant, 1834-02-10 - ✝ Elsene, 1914-04-24)

Stadssecretaris van Brussel.

Echtgenoot van Maria Hortense Altmeyer, en vader van Jean Jacques en Georges Dwelshauvers.

Dwelshauvers, Georges (° Brussel, 1866-09-06 - ✝ Parijs ?/?/, 1937)

Filosoof.

Broer van Jacques Dwelshauvers. Studeerde aan de ULB. Verbleef lange tijd in Duitsland waar hij leerling was van W. Wundt (deed o.m. filosofie aan de universiteit van Heidelberg van april 1891 tot het eind van het zomersemester). Werd in 1892 te Brussel speciaal doctor in de wijsbegeerte met zijn thesis Les principes de l'idéalisme scientifique, nadat een eerste proefschrift Psychologie de l'apperception et recherches expérimentales sur l'attention. Essai de psychologie physiologique. gebaseerd op zijn onderzoekingen in het laboratorium voor experimentele psychologie van W. Wundt, op principiële gronden was geweigerd. Was achtereenvolgens hoogleraar aan de ULB (1893-1918), aan de Catalaanse Universiteit te Barcelona (1918-?) en aan het Institut Catholique te Parijs (vanaf 1925). Publiceerde studies over J. Lagneau, H. Bergson en F. Nietzsche. Interesseerde zich ook voor het toneel wat zich uitte in studies over H. Ibsen, een vertaling van Goethes Iphigenies (1903) en een bewerking van Lessings Nathan der Weise (opgevoerd in het Théâtre du Parc te Brussel, 1904); schreef zelf ook een drama Ino (1913), geïnspireerd op Oedipus koning van Sophocles.

Dwelshauvers, (Jean) Jacques (° Brussel, 1872-07-09 - ✝ Montmaur-en-Diois (Drôme), 1940-11-14)

Kunsthistoricus en militant anarchist.

Broer van Georges Dwelshauvers en gezel van Clara Köttlitz, met wie hij in 1897 een vrij huwelijk aanging. Deed beloftevolle studies aan het Koninklijk Atheneum Brussel (afd. Latijn-Grieks), waar hij A.Vermeylen leerde kennen. Studeerde 1890-92 natuurwetenschappen aan de ULB (diploma van kandidaat in juli 1892). Met een beurs van de Jacobsstichting vatte hij in oktober 1892 studies in de medicijnen aan te Bologna, samen met de latere geneesheren Herman Köttlitz en Alfred Walravens. Hij verliet Bologna in 1897, zonder de hele cyclus te hebben beëindigd.

In hetzelfde jaar begonnen de eerste strubbelingen met Gust Vermeylen, i.v.m. diens huwelijk met Gaby Brouhon en de strekking en inhoud van Van Nu en Straks. Het jaar daarop maakte hij een nieuwe reis naar Bologna en Bergamo. In het voorjaar van 1899 trok hij met Clara naar Firenze, waar hij zich voortaan geheel aan kunsthistorisch onderzoek wijdde, geboeid door de figuur van Botticelli en de kuituur van het Quattrocento. Hij zou in Firenze ook nog de toelating hebben gevraagd zich voor de eindexamens geneeskunde aan te bieden, maar legde die nooit af. Zijn verblijf in en om Firenze (afwisselend te Calamecca en te Castello), dat tot 1906 duurde, werd regelmatig onderbroken voor reizen naar het thuisland, en naar Parijs.

In 1899 werd te Antwerpen trouwens zijn zoon Lorenzo (Jean-Jacques Erasme Laurent) geboren (op de akte tekende o.m. Emmanuel de Bom als getuige), en het gezin was er officieel ingeschreven aan de Montebellostraat 3 tot 1906. In dat jaar, verhuisden zij naar Colombes bij Parijs (Boulevard Gambetta 46, niet-geregistreerde verblijfplaats). Dwelshauvers, die zich intussen Mesnil noemde (naar twee dorpjes bij Dinant, de geboortestad van zijn vaders familie), onderhield er nauwe contacten met de anarchistische en internationalistische beweging. Hij verdiende de kost met het schrijven van reisgidsen, eerst bij Hachette (o.a. de Guide Joanne - na W.O.I Guide Bleu - over Noord-Italië), nadien bij Baedeker.

Tussen 1910 en 1914 vestigde het gezin Mesnil zich te Alfort bij Parijs, waar - gezien zijn moeilijkheden met de geheime politie - evenmin een officiële inschrijving werd genoteerd. Jacques Mesnil stierf in niet opgehelderde omstandigheden te Montmaur, waar zijn zoon toen zou hebben gewoond; hij leed toen al enkele jaren aan een hart- en nierziekte waarvoor hij o.m. door dokter Schamelhout werd behandeld. Behalve aan Van Nu en Straks werkte hij nog mee aan Mercure de France, La société nouvelle, Ontwaking, Onze kunst, Revista d'Arte, Gazette des beaux arts, Burlington Magazine, de Parijse krant L'Humanité en het Italiaanse Avanti. Een bibliografie kan men terugvinden in de geciteerde bronnen.

Finch, Alfred William (° Brussel, 1854-11-28 - ✝ Helsinki, 1930)

Schilder en keramist.

Frederic, Leon Henry Marie (° Brussel, 1856-08-26 - ✝ Schaarbeek, 1940-01-27)

Schilder.

Langendonck, Prosper Antoine Joseph Van (° Brussel, 1862-03-15 - ✝ Brussel, 1920-11-07)

Schrijver en ambtenaar. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Op 23/12/1899 gehuwd met Adèle Wouters.

Mellery, Xavier (° Laken, 1845-08-09 - ✝ Laken, 1921-02-04)

Schilder, tekenaar en illustrator.

Rijsselberghe, Theo Van (° Gent, 1862-11-23 - ✝ Saint Clair (Z.-Fr.), 1926-12-13)

Schilder.

Vermeylen, August. (° Brussel, 1872-05-12 - ✝ Ukkel, 1945-01-10)

Hoogleraar, kunsthistoricus en schrijver. Medeoprichter van Van Nu en Straks. Gehuwd met Gabrielle Josephine Pauline Brouhon op 21/09/1897.

Vermeylen, Martine Jeanne Elisabeth (° Brussel, 1860-09-09 - ✝ Brussel, 1924-11-08)

Zuster van o.a, August. Gehuwd met Pierre Antoine de Groef.

Vermeylen, Thérèse Guillaumine (° Brussel, 1854-07-03 - ✝ Brussel, 1933-05-26)

Halfzuster van o.a. August. Ongehuwd.

Walravens, Alfred (° Tubize, 1872-11-15 - °)

Geneesheer.

Leerling aan het Brusselse atheneum met o.a. Vermeylen, De Raet, Dwelshauvers en Legros. Studiegenoot van J.Dwelshauvers, H.Koetlitz en A.Vermeylen aan de ULB. Verbleef van 1892 tot 1896 in Bologna met een Jacobsbeurs.